Le coup de cœur, il n’y a pas d’autres mots. Cet appartement est pour moi, ça ne fait aucun doute. D’un coup d’un seul, mon achat appartement Wasquehal est devenu réalité. J’entends à peine la voix de l’agent immobilier qui se sent obligé d’en rajouter avec des expressions toutes faites : “rénovation soignée”, “bien atypique” et tout le toutim…
J’aurais peut-être dû prendre un peu plus de temps avant de signer. Par exemple, le visiter au moins une fois avec mes parents. Papa, lui, se serait aperçu de la supercherie.
Tout faux
Une rénovation clinquante, style appartement hollywoodien, mais avec des matériaux premier prix qui, les uns après les autres, m’ont lâché dès les premières semaines : robinet de douche, interrupteurs, cuisine équipée, poignées de portes… Il ne se passait pas une journée sans qu’un tiroir me reste dans les mains, qu’un fusible saute ou qu’une fuite d’eau apparaisse. Car non content de n’utiliser que des accessoires de pacotille, l’ancien propriétaire avait réalisé tous les travaux lui-même. Il le clamait d’ailleurs haut et fort, avec l’assurance de ceux qui n’ont rien à se reprocher.
Le piège avait fonctionné à merveille. Et j’en étais la victime involontaire. “Un bien comme celui-là ne reste jamais longtemps sur le marché”, m’avait glissé le patron de l’agence. Et je l’avais cru. Oubliant un à un tous mes critères de départ, à savoir : un quartier central, proche des transports en commun, pas trop éloigné de mon lieu de travail. Bien sûr, on ne les réunit jamais tous, il faut établir des priorités, faire des choix… Mais de là à n’en avoir aucun, je m’étais bien fait embobiner !
Charges explosives
Idem pour l’environnement : on m’avait conseillé de m’informer sur les habitants de l’immeuble, la vie du quartier ou les éventuels projets urbanistiques. Si je les avais écoutés, j’aurais facilement découvert que mon voisin vouait une passion au heavy metal et qu’une déchetterie allait bientôt s’implanter à deux pas de ma nouvelle adresse. La lecture des dernier comptes-rendus d’assemblée générale m’auraient appris que la copro avait voté la réfection complète de la toiture dès l’été prochain. Et que la seule façon de réduire -un peu- les charges était de remplacer purement et simplement l’ascenseur dans la foulée !
Toutes ces images me revenaient en mémoire, pendant que j’étais coincé dans mes toilettes, le verrou -en mauvais plastique- cassé dans les mains, mon voisin qui révisait toute la carrière musicale de Iron Maiden sur son pick-up et ma cafetière en train de bouillir sur le gaz. Quelque chose me laissait à penser que je n’étais pas au bout des ennuis.